Partenariats

Prévention de l’extrémisme violent : La Suisse et le Conseil de l’Entente signent un partenariat

 

   « Mieux vaut prévenir que de guérir ». Cet adage a certainement pesé dans la prise de décision du Conseil de l’Entente et du Département fédéral des Affaires étrangères de la Suisse qui nourrissent une vision commune, celle de travailler ensemble pour lutter contre l’insécurité dans la sous-région africaine, et précisément pour la prévention de l’extrémisme violent.

Ces actions communes ne peuvent s’exécuter que dans le cadre d’un partenariat. Ce qui justifie la signature, hier au siège du Conseil de l’Entente sis à Cocody II Plateaux, d’un accord relatif au « 3e atelier technique sous-régional d’échange d’expériences et d’analyses sur la prévention de l’extrémisme violent dans les pays du Conseil de l’Entente ». En réalité, il s’agit d’un renouvellement de cet accord, dans la mesure où les deux premiers ont pu se tenir en mai 2018 à Abidjan et en mai 2019 à Ouagadougou, toujours avec l’appui de la Suisse.

En effet, selon le Secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente, Patrice Kouamé, ces ateliers sont guidés par les principes fondamentaux de la création en 1959 de cette organisation, à l’initiative de Félix Houphouët-Boigny. Car, à cette époque, le Chef de l’État ivoirien et ses pairs visaient deux objectifs : « Tisser entre les pays et les peuples des liens de solidarité et de fraternité ; promouvoir dans cet espace un climat de paix propice au développement, ainsi qu’à l’épanouissement de chaque citoyen ».

Constatant les menaces sous plusieurs formes qui pèsent sur la paix dans la sous-région, notamment l’extrémisme violent, le Conseil de l’Entente, la plus vieille des organisations sous-régionales, a pris le taureau par les cornes, en choisissant comme stratégie la prévention. « Il s’agit de mener des actions en amont, visant à traiter le mal à la racine et à désamorcer l’éclosion et la propagation de ce fléau », explique Patrice Kouamé.

Une vision partagée par le Département fédéral des Affaires étrangères de la Suisse, très intéressé par la problématique de la lutte contre l’extrémisme violent. D’où son appui à hauteur de 181,1 millions de Fcfa, soit 76% du montant total des frais d’organisation de ces trois ateliers, contre 58 millions de Fcfa, soit 24% endossés par le Conseil de l’Entente.

« La Suisse et le Département fédéral des Affaires étrangères sont très heureux d’initier ce partenariat avec le Conseil de l’Entente sur un sujet qui nous tient à cœur, la prévention de l’extrémisme violent qui est une de nos priorités en matière de politique étrangère », s’est félicitée l’ambassadrice de la Suisse en Côte d’Ivoire, Anne Lugon-Moulin.

Selon elle, la Suisse a une vision holistique de l’extrémisme violent et place au cœur la notion de sécurité humaine. Car, poursuit-elle, « on détermine que les causes de l’extrémisme violent sont liées aux besoins non satisfaits des populations, et cela nécessite de repenser le sens de la sécurité dans ses formes les plus larges possibles en mettant au cœur l’être humain et ses besoins ».

Dans cette approche holistique, la Suisse trouve nécessaire de travailler avec les acteurs de sécurité, les femmes, les acteurs de la justice, la société civile, les jeunes, les partenaires internationaux. « Nous avons choisi le Conseil de l’Entente non par hasard, mais parce qu’il est une organisation qui regroupe des pays côtiers et des pays de l’hinterland », a expliqué la diplomate suisse.

Ce troisième atelier pour lequel ce partenariat a été signé se tiendra à Lomé, dans les mois à venir. L’occasion pour le Conseil de l’Entente, ses partenaires et ses experts de mettre l’accent sur l’expansion de la menace terroriste vers les pays côtiers de l’espace Entente, notamment le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo. Cet atelier identifiera les moteurs, analysera les différentes réponses à la problématique de la prévention de l’extrémisme violent.

A l’issue des deux premiers ateliers, trois instruments de prévention ont été proposés aux pouvoirs publics de l’espace Entente. A savoir, un mécanisme Entente de renseignement ; une directive communautaire sur la prévention de l’extrémisme violent et un programme de gestion intégrée des espaces frontaliers.


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