Allocution de SEM Patrice Kouamé*
alors Président du Conseil Général de Toumodi
Abidjan, le vendredi 18 septembre 2009
*Actuellement Secrétaire Exécutif du Conseil de l’Entente.
En portant, pour cette cérémonie d’hommage aux « Héros du monde », son choix sur l’Artiste Allah Thérèse après deux monstres sacrés du monde politique du XXe siècle, le Président Franklin Roosevelt dont, pour nous économistes, le nom reste attaché au New Deal, cette politique hardie, volontariste, et efficace de résorption du chômage massif aux Etats–Unis pendant la crise de 1929 grâce aux grands travaux qu’il avait initiés et, Chou En Lai, une figure emblématique de l’histoire de la République Populaire de Chine dans sa longue marche vers l’indépendance nationale, l’unité et le progrès, la Fondation Mémel-Foté place assurément les artistes aux premières loges de la cité, persuadée que « l’homme ne vit pas seulement de pain ».
Pétris d’un immense talent, ces hommes et ces femmes, ont l’art de communiquer leur sensibilité et leurs émotions à leurs congénères.
Ils sont de toutes les époques et de tous les continents. Ils ont pour noms, entre autres, Imhotep dans l’Egypte pharaonique, Phidias dans la Grèce antique, Léonard de Vinci dans l’Italie renaissante, Pablo Picasso en Espagne et en France, Beethoven en Allemagne, Maria Callas dans la Grèce moderne, Allah Thérèse en Côte d’Ivoire.
Ainsi que ces êtres exceptionnels dans les différentes formes d’art, Allah Thérèse avec sa chanson, sa musique et sa danse, a su nous toucher au plus profond de nous-mêmes ; elle sait éveiller nos émotions, nous faire vibrer de joie, nous bouleverser parfois avec « Man wa ba, man é wazo » (je n’ai pas eu d’enfant, je me sens ridicule), trouver toujours les paroles justes dans une musique sublime pour nous réconforter et épancher nos cœurs brisés par les épreuves de la vie.
Taillée comme une statuette baoulé, cette chanteuse aux pieds nus répond à tous les canons de beauté de l’authentique femme baoulé : cheveux bouclés, cou cerclé de stries, visage aux traits fins, brèche discrète dans une denture parfaite que révèle un sourire éclatant, démarche souple et gracieuse.
Cantatrice à la voix d’or, avec une présence sans pareille sur scène, Allah Thérèse est dotée d’une mémoire phénoménale qui lui permet de chanter en direct sans play-back et, servie par une créativité naturelle qui agrémente ses morceaux de fulgurantes improvisations.
De son Gbofia natal et de Konan Kokorèkro le village où elle réside avec son époux N’Goran la Loi, l’icône de Toumodi a imposé son style devenu « classique » dans le paysage musical ivoirien.
Aussi, c’est pour moi un grand privilège de saisir cette opportunité pour présenter toutes mes félicitations et mon admiration à Allah Thérèse et au groupe qui l’accompagne : son époux N’Goran la Loi, Gbawli Kouakou, Diégo, N’Goran Koffi Frédéric, Bohoussou Yao, Brou Lambert, Adjou, Brou Akissi, Kouassi Ahou.
De nombreuses personnalités de Toumodi ont effectué le déplacement pour assister à cette cérémonie.
Je voudrais leur adresser mes salutations fraternelles.
En leur nom et au nom des populations de Toumodi, je voudrais exprimer nos sincères remerciements et nos encouragements au Président de la Fondation Mémel–Foté, le Ministre Séry Bailly, ainsi qu’aux membres de la Fondation pour cette heureuse initiative, qui va dans le sens de la paix et de l’unité nationale.
Sa grande diversité culturelle fait la richesse et l’originalité de la Côte d’Ivoire indépendante, thème que l’artiste chante à merveille dans son fameux tube « Fo’ndi ».
La Côte d’Ivoire en miniature qu’est Toumodi, grand carrefour, terre de rencontre et de brassage, est fière, par Allah Thérèse, d’apporter sa contribution au patrimoine artistique national.
Je voudrais enfin vous remercier tous, distingués invités, d’être venus si nombreux honorer de votre présence cette cérémonie d’hommage à Allah Thérèse.
Merci.